Mes teens à moi : de SuperGrave à Beverly Hills, 15 personnages emblématiques

C’est la rentrée, et bientôt l’heure des listes de fin d’année. En attendant, pour se faire la main, voici un top 15 subjectif des teens les plus marquants de ma petite vie de spectateur.

1/ Daria. Soit le personnage le plus idéalement critique des années 90. Contente de rien, requise par pas grand-chose, cette dernière imposait calmement à chaque séquence de cette série animée une mise à plat aussi sèche que percutante. On était d’autant plus fan de sa répartie à bas débit qu’un personnage, un seul, parvenait sans le chercher à la piquer d’un soupçon de rose aux joues : Trent, le frangin rocker de Jane, sa BFF (Best Friend Forever). Deviner les premiers battements de cœur girly de cette fille de tête ne fut pas le moins beau des spectacles.

2/ McLovin (Christopher Mintz-Plasse), tout le monde le sait, est la vraie star du génial SuperGrave de Gregg Mottola. Parti pour n’être que le faire valoir ingrat du duo Seth-Evan (Jonah Hill-Michael Cera), c’est lui qui finalement s’avère le grand gagnant de la partie, puisque contre toute attente, il achèvera la journée plus « homme » qu’il ne l’avait commencée. L’idée d’accorder à une figure d’arrière-plan une aventure à priori trop grande pour lui, mais dont il ne s’accommodera pas si mal, est l’une des plus belles proposées par le sous-genre souvent injuste du teen movie.

3/ Sam Weir (John Francis Daley), le petit héros en chef de la trop courte mais si culte série Freaks and Geeks, doit sans doute beaucoup de son capital sympathie à ses acolytes au physique plus ingrat, Neal et Bill, ainsi qu’aux apologues de scènes de familles hilarantes. Mais sans doute la série n’aurait pas été si belle si son crush pour Cindy Sanders, la jolie fille du lycée, n’avait pas tenu lieu de principal fil rouge. Chaque regard, chaque sourire de cette dernière, face aux répliques maladroites du garçon, offrait un sommet de romantisme tremblé.

4/ Angela, 15 ans a présenté un personnage d’adolescente moins stéréotypée que dans les interminables séries mainstream à succès telles que Beverly Hills et Hartley cœurs à vif. Névrosée, fixée sur un mec qui met du temps à capter (Jared Leto), l’héroïne titre, incarnée par la déjà passionnante Claire Danes (que l’on est ravi d’avoir retrouvée en adulte tout aussi insécure dans Homeland), aura été l’une des plus subtiles figures de cet âge des possibles toujours mouvants.

5/ Pull unique, mine patibulaire : Hervé (Vincent Lacoste), le héros des Beaux Gosses de Riad Sattouf, est ce que l’on pourrait définir comme un pur teen de bande dessinée, cousin sur grand écran d’un Titeuf, d’un Cédric ou d’un Petit Spirou. Son franchissement étape par étape des obstacles au commencement de sa vie sexuelle donne lieu, tout au long de ce grand petit film, à des situations dont la comédie ado française (pas seulement) n’est pas tout à fait coutumière.

6/ George McFly (Crispin Glover). Ce que la trilogie Retour vers le futur a offert de plus jouissif. Grand dadet démissionnaire, le voir prendre le pouvoir face au vil Biff Tanner (Thomas Francis Wilson), sous l’œil malin de Marty (Michael J. Fox), sa future progéniture, n’est pas le moindre des bonheurs d’une série dont le miracle se situe précisément dans cette ouverture au rebond, à la seconde chance.

7/ Dans Hartley, cœurs à vif, série où contractuellement aucun acteur n’était habilité à occuper sa place au-delà de 50 épisodes (j’exagère à peine), un départ fut peut-être plus marquant que d’autres. Celui d’Alan Bolton (Jon Pollard), le roller-boy du dernier rang, celui qui défendit comme nul autre la juste cause de la sèche. Entre fringues bariolées, piercings labio-sourciliers, coupe skin et spiritualité new age, Bolton était, dans le paysage désespérément sans relief du programme australien, l’une des ratures les plus attractives. Une sorte de tag ambulant, quoi.

8/ Si les sœurs Lisbon (Virgin Suicides) sont tout à fait à la hauteur de leur légende, difficile de faire l’impasse sur l’apparition dans les couloirs du lycée de Trip Fontaine, le bogoss en chef, joué par l’alors star naissante (un peu éclipsée depuis) Josh Hartnett. La scène est parfaitement clichée, mais parvient à retranscrire avec une grâce toute pop quelque chose de ces états de fascination ado pour ce qui file sans se retourner, dans l’ignorance de la place inestimable tenue dans mille petits cœurs transis.

9/ Kubiak, le King Kong des couloirs du lycée… Celui dont chaque pas annonçait pour Parker Lewis et ses acolytes l’heure de passer son chemin presto. Reste que son interprète, l’excellent Abraham Benrubi, ne fait plus peur à personne, après avoir tenu durant des années l’accueil du Cook County Hospital (Urgences). Revenez, les gars, Terminator était une crème !

10/ Dylan McKay (Luke Perry). Ce qui est arrivé de pire et de meilleur à la culture teen. Archétype du rebelle à mèche, James Dean bon marché, on ne comprendra jamais trop ce que les filles de la West Beverly Hills High School lui trouvent (de Brenda à Kelly, toutes y sont passées). Reste que le constat que 30 % des teens français de 2013 se prénomment Dylan, moins en hommage au génie folk qu’à qui l’on sait, justifie par défaut sa place dans notre top.

11/ Dans Camille redouble, on rit surtout des décalages les plus criants entre le corps d’une femme de quarante ans et les motifs spécifiques de l’esprit teen (celui des early eighties en tout cas) : collants fluos, walkman… Une scène surtout achève de faire d’un film plus spleenétique qu’attendu une comédie française tout à fait stimulante, celle où elle se retrouve au lit avec un vrai teen (joué par Anthony Sonigo, l’acolyte de Vincent Lacoste dans Les Beaux Gosses)… d’abord excité, très vite affolé par son sens sévère de l’entreprise.

12/ Scott Scanlon (Douglas Emerson) a été très tôt éjecté de la scène de Beverly Hills. Mais sa mort par accident (il se tue en jouant au cow-boy avec le flingue de son père) constitue pour certains spectateurs assidus de la série phare du début des années 90 un sommet de traumatisme. Dans l’œil témoin de David Silver (Brian Austin Green), son ami d’enfance qui l’avait délaissé depuis son adoption par la team des populaires, son effondrement est aussi une assez bouleversante autorisation à naître vraiment à la série.

13/ Ricky (Rick Schroder), de Ricky ou la belle vie, c’est le meilleur ami que tous les gamins des années 80 rêvaient d’avoir. Cool, intègre, pas le dernier à blaguer… pas le premier non plus (merci Alfonso Ribeiro, qui, s’en souvient-on, était très mince et très frisé à ses débuts). Affublé d’un papa bien plus timbré que lui, le gamin fut à son heure l’archétype d’un certain bienêtre poupon, une pleine insouciance d’avant l’âge ingrat à peu près inimaginable aujourd’hui. Pas la pire raison de jeter un œil nouveau sur ses petites histoires…

14/ Dans l’obscure généalogie nerd de la comédie américaine, Screech (Dustin Diamond) fait aujourd’hui figure de dinosaure. Là où le freluquet de Sauvés par le gong fut surtout un faire-valoir au mieux attachant, les petits héros d’un Freaks and Geeks auront su, dix ans plus tard, s’imposer sans peine, gagner très vite leurs galons de têtes d’affiche malgré la concurrence déloyale des bogoss. Reste qu’à bien y réfléchir, de tous les personnages de la sitcom flashy de notre enfance, c’est de lui qu’on se souvient le plus.

15/ Bien que la figure du nerd n’ait jamais été très bien exploitée dans les fictions teen françaises, une au moins aura su, à sa modeste échelle, toucher quelque chose de son essence : François (Boris Haguenauer), le binoclard de Premier Baisers. Sachant que toute velléité de rivalité avec les bogoss du bahut est peine perdue, il passera toute la série (du moins avant son départ à mi-parcours) à projeter sa rencontre avec la femme de sa vie qui s’ignore : Madonna, sex-symbol absolu des années 90 balbutiantes (là où Roch Voisine était vu comme son équivalent masculin auprès des filles…). On lui préfèrera néanmoins son successeur dans les plus toniques Années fac, Aristide (l’irrésistible François Rocquelin).

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