Star Trek Into Darkness, une relative déception

Critique version française: 

Projeté à une vitesse supersonique d’une dimension télévisée à celle du grand écran, JJ Abrams n’a jamais vraiment réussi à s’acclimater au monde du cinéma. Sans doute lui est-il, pour l’instant, impossible de faire exister son biotope dans un écosystème qui rejette le principal élément chimique à la base de toutes formes de vie dans l’univers d’Abrams : l’interactivité ; la connexion entre la dimension du téléspectateur et celle du créateur. Le charme du monde d’Abrams réside en effet dans sa capacité à pénétrer l’intimité et le confort de nos salons. Dans ses séries, nous découvrons les mécanismes de son monde souvent au même moment que ses personnages, à travers un écran d’ordinateur, de télévision ou de projecteur de salon. De la même façon, si Lost a réussi à toucher jusqu’au bout les spectateurs, c’est que ceux-ci, en créant des forums sur leur série préféré, ont offert aux scénaristes un accès à leur monde.  Une intimité et une interactivité que l’on ne retrouve pas au cinéma. Cela dit, il n’est pas étonnant qu’Hollywood fasse appel à Abrams pour adapter des séries télé. Après le troisième volet de Mission : Impossible, ce fut donc Star Trek. L’expérience malheureuse de son travail avec Tom Cruise révéla l’incapacité du réalisateur à faire autre chose que de la télévision au cinéma. Difficile pour lui d’imaginer un dialogue autrement qu’en champ-contrechamp, et l’on sent qu’il se fait violence lorsqu’il délaisse le gros plan pour un plan large.

Si la greffe des deux mondes semble avoir été plus heureuse avec le retour de Star Trek sur grand écran, c’est qu’Abrams est bien plus  à son aise avec la science-fiction. Les aventures, la découverte de mondes nouveaux, qui font tout le charme de la saga, sont à relier aux inventions qui font tout le sel des comics pulp, influence évidente d’Abrams. Arrivé à Hollywood à l’ère du règne des geeks (Sam Raimi, Peter Jackson, Wes Anderson, Michel Gondry, Josh Whedon, Judd Apatow), il prend au sérieux un univers depuis longtemps parodié, parfois avec plus de talent que l’original. Star Trek, malgré les faiblesses inhérentes au cinéma d’Abrams, séduit par sa dimension tragique, et la façon dont l’auteur parvient à faire naître Kirk et Spok. Le jeune Kirk est une teigne, une tête à claque qui ne cherche qu’à se battre, ce qui confère au personnage une dimension comique attachante. Mais c’est surtout le destin de Spock qui donne au film toute sa beauté. Là où, dans le premier épisode, s’affirmait l’envie d’aller vers l’humain, le cinéaste privilégie aujourd’hui la technique et la froideur de la mise en scène. En réalité, Abrams est habité par les mêmes conflits moraux que Spock (Zachary Quinto), mais il prend ici un chemin inverse. Progressivement, il se laisse contaminer par la raison, et le côté obscur de la force – sa mise en scène.

On sent que Star Trek Into Darkness est avant tout un outil promotionnel pour aller à l’assaut des studios Disney et prouver qu’il est apte à reprendre la franchise Star Wars, le graal de tout geek qui se respecte. Il y a de quoi nourrir quelques craintes à ce sujet, car après avoir dépolitisé la série B eighties à la Joe Dante (Super 8), l’auteur pourrait bien poursuivre dans la même voie avec Star Wars. A la vue de ce nouveau Star Trek, on suppose que ce n’est pas la dimension mythique, ni géopolitique, qui l’intéresse dans la saga de George Lucas, mais bien plus volontiers son aspect comique troupier. Il y a, dans le personnage interprété par Simon Pegg, tout ce qui pouvait faire fuir chez le Jar Jar Binks de L’Episode 1. Alors que l’on s’attend à une œuvre adulte, on se retrouve devant un film qui tombe parfois dans la parodie et l’humour facile. Un problème, puisqu’il est difficile, en la matière, d’aller plus loin que Galaxy Quest. Le tout donne l’impression d’assister à la dérive d’un cinéaste, soucieux de se détacher d’un costume devenu trop encombrant. L’avalanche d’action et de rebondissements auront beau ne pas ennuyer, on regrette qu’Abrams ne prenne plus autant au sérieux la culture qui lui a permis d’être là où il est. Sans être honteux, Into The Darkness déçoit.

Critique version Klingon :

SoH, QeHtuj supersonic speed dimension HaSta jIH jIHDaq tIn legh, acclimate cinema qo’ not qar vu’ j.j. abrams. jIchegh ‘oH, ghomchoH ghajHa’ghach DuHbe’ ecosystem biotope nIv’e’ ‘elbogh chemical ‘ay’ qaStaHvIS Hoch yIn forms abrams ‘u’ waw’ lajQo’ ‘e’,: interactivity; connection yav viewer size chenmoHwI’ je jojDaq.nep abrams wejpuH qo’ laH privacy rooms yIntaHvIS comfort ‘ej penetrate. qaStaHvIS series, mechanisms qo’ tu’ pIj legh rap poH vegh De’wI’ jIH, HaSta jIH pagh projector lounge vuDmey’e’.similarly, spectators, Hot until Qav ‘oH vu’ lost vaj offered, ‘ej pong forums chenmoH series favorite, roD screenwriters naw’ qo’.privacy ‘ej interactivity wej vItu’ mIllogh qonwI’ qoSta’. hollywood adapt tv series abrams lo’ wej lumerlaw’lu’bogh jatlh,. qaSpu’DI’ wejDIch ‘ay’ Qu’: DuHbe’, vaj ‘oH Hov trek. inability Director vay’ Data’nISbogh vay’ qen, Hatlh HaSta jIH mIllogh qonwI’ qoSta’ yoS ‘ang Do’Ha’ SIQpu’bogh tom Cruise Qap. ghaHvaD dialogue qaponbej QatlhwI’ qaS violence HeghDI’ tIn nab tev mej Hot latlh puS yotlh-contrechamp, ‘ej bach.

chaq [cha’ tlhIH qo’ graft ‘e’ vI’Iprup bel chegh Hov trek, jIHDaq tIn. ghaHDaq law’ BERNARDO, ‘e’ abrams Huch law’ latlh legh QeD fiction ease. ghob’e’ rar adventures, discovery chu’ qo’ ‘oH saga wejpuH chenmoH, chab ‘ej QuQ Hoch na’moHbogh pulp comics, obvious moH abrams ‘ach ‘oH. paw hollywood geeks (sam raimi, peter jackson, wes anderson, michel gondry, josh whedon, judd apatow) che’ bov, ‘u’ parodied qaStaHvIS, rut latlh talent original puS tlhap seriously ‘oH. Hov trek, vIrIQmoHmeH weaknesses inherent qaStaHvIS mIllogh qonwI’ abrams qoSta’, tragic dimension mIw pa »e’ Sal nob qIrq pco ‘ej syndrome vu’ author je seduce. qIrq Qup ringworm, ‘e’ SuvmeH, neH nej nach ‘e’ slap vaj endear comic dimension nob vuDmey’e’. ‘ach especially San spock ‘ej QuQ ‘e’ le’qu’ nob mIllogh qonwI’ qoSta’. pa’ nuqDaq, wa’DIch Hoch nIv vay’ Human Sep episode, technique ‘ej coldness staging DaHjaj favors filmmaker. je ngoD toq abrams jIba’taHvIS rap jIHech’a’ yol law’ spock (zachary quinto) ‘ach naDev reverse path ghaH ‘oH. ‘ej ghanjaq, laH contaminated ‘oH meq je Hurgh DopDaq raD-staging.

Hov trek vaj Darkness primarily promotional tool vay’ disney law’ onslaught ‘ej ‘e’ ghuHDI’ ghaH tob Hot tI’meH franchise wars Hov, quv grail ‘Iv ghaH vuv geek qar vay’. tu’lu’ yap ‘op jISuvvIpbe’ je’ quv, vIchID je beQDaq, HoSqu’mo’ qaSpu’DI’ depoliticize b eighties joe dante (Super 8) series, chaq vaj taH author rap lurgh Hov wars.chu’ Hov trek, in view of ‘e’ isn’t mythical pagh geopolitical dimension ‘e’ ghaH Daj saga george lucas, ‘ach Hoch vI’Iprup tIvtaH assumed lut tlhaQ ranker. pa’ vuDmey’e’ interpreted simon pegg, qaStaHvIS laH Haw’ bal bal binks vo’ episode 1. wa’vatlh ‘e’ Qap nen, Hoch wIta’pu’ vItu’ pum rut vaj parody ngeD humor ‘ej movie qar pa’. qay’, qaSchoH QatlhchoH, qaStaHvIS qaS, vay’ qaStaHvIS paQDI’norgh luchenmoHmeH puS qIb Qu’. impression attending filmmaker, anxious suit moj je bulky detach vIHech nob naQ. action twists ‘ej avalanche ‘ej ‘IH Dal wej, seriously ‘e’ ghaH tu’lu’ nuqDaq ‘oH chaw’ culture qar rIn je mamej ghaH abrams pay. HurDaq tuH, disappoints vaj Darkness.

Star Trek Into Darkness, JJ Abrams, avec Chris Pine, Zachary Quinto, Benedict Cumberbatch, Etats-Unis, 2h10.

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4 thoughts on “Star Trek Into Darkness, une relative déception

  1. Salut à tous ! J’ai récemment créé un blog de cinéma à la fois classique dans les critiques et en même temps en rapport avec l’actualité, une qualité que je recherche dans les films que je regarde. J’aimerais avoir votre avis pour pouvoir continuer sur ma lancée. N’hésitez pas à commenter, tous les conseils sont bons à prendre ! Voici le lien :
    mperspective.canalblog
    Merci du temps que vous m’accordez, Clément

  2. Hum… J’aurais été plus sévère encore. C’est quand même très mauvais, même si le méchant (Benedict Cumberbatch) rattrape un peu le niveau, notamment par rapport au film précédent du reboot de la franchise.

    1. Ce n’est pas franchement grandiose, mais le film est efficace. Je ne pense pas que JJ Abrams soit un grand cinéaste, mais du reste il réussi souvent a conserver un univers qui lui est propre. Surtout avec son oeuvre télévisuelle.

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