Nabila se paie Le Grand Journal

Loin de moi l’idée de vouloir vous en recoller une tartine sur Nabila, style « la bouffonne auto-proclamée de la télé ». Ma charge portera sur Michel Denisot et ses potes, que je proclame d’office gros bouffons du PAF.

RAPPEL : « Allô, non mais allô quoi », s’exclama « mine de rien » la bimbo siliconée Nabila, dans une énième émission de téléréalité qu’affectionnent les gens qui ont trop de temps pour eux. Et la magie du buzz d’opérer, ensuite. L’histoire est hideuse, digne des pires contes pour enfants, et a hissé en un rien de temps cette Zahia bis au rang de superstar surprise.

Evidemment, c’est Le Grand Journal qui s’est targué d’avoir la primeur de l’interview de la bimbo. Pour celles et ceux qui ne les auraient pas vues, les images de la prestation de Denisot et ses potes face à la « cruche » sont visibles ici.

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C’est intéressant, ne trouvez-vous pas ?

L’émission, que l’on savait déjà depuis quelques années journalisme caca dans un bel emballage, touche avec cette interview le fond du fond. Nabila, maquillée comme sur NRJ12, y apparaît sereine, sûre de son fait, poitrine saillante et hyper-pertinente. A l’écran, il apparaît clair que la demoiselle n’est pas seulement là pour jouer à la cruche, qu’elle n’a évidemment pas été propulsée là par hasard : ça, c’était son rôle sur NRJ12, dans Les Anges de la Téléréalité.

Mais qu’est-ce que cette émission des Anges de la Téléréalité ? J’ai regardé pour mieux piger, et j’ai moyen aimé.

Entre deux coupures pubs, l’émission d’NRJ12 étonne par son côté indigeste au premier abord. Musique stridente omniprésente, zooms approximatifs épileptiques sur des strings au soleil, c’est Spring Breakers en moins funky. Des ex-candidats de téléréalité vivotent au soleil, essayant de percer outre-Atlantique. Ils chantent, dansent et s’engueulent dans une grande villa. Le tout paraît assez peu scénarisé, c’est surtout l’improvisation qui prime. Les Anges de la téléréalité, c’est une tribune pour se forger un personnage, pour tenter une amorce de reconversion post-télé-réalité, en admettant son absence totale de talent autre que de « meubler l’antenne », d’être un bon communicant.

Car aucun des candidats ne sait pas particulièrement bien chanter, ni danser, mais paraît très à l’aise au petit jeu de l’engueulade. Tout est d’ailleurs fait dans le montage pour que ressorte de l’émission un gros nombre de buzz. Les épisodes sont d’un ennui profond, mais ponctués deci delà d’une saillie rigolote, d’un lapsus idiot ou d’une engueulade vénère, donnant un aspect totalement sinusoïdal au rythme du show. Ainsi, seuls les points forts, calibrés pour zapping, sont à (re)garder, mais le tout se voit sans trop de souci et, surtout, sans nécessiter la moindre attention. Pour buzzer, il suffit de montrer ses seins/abdos, de se faire énormément aimer ou carrément détester, et de sortir quelques saillies idiotes.

Les anges de la TV réalité, c’est une géante « machine à buzz » à laquelle les journalistes ont succombé, bien bernés comme il faut par ces bâtards de communicants planqués derrière leurs poitrines imposantes.

Les gros seins, le « Non mais allô quoi » à peine drôle et surtout la débilité présumée de Nabila ont émoustillé les faiseurs de zappings, relayés à leur tour par toutes les communautés de zappeurs, d’internautes youtubeurs et autre adorateurs de bimbos latinos. Le buzz était presque parfait.

Denisot, à l’entrée de Nabila sur le plateau, sous les yeux rieurs d’un public venu pour se moquer, ne manque pas de se réjouir d’être le premier à avoir une interview de la demoiselle. Seulement, les cartes, il ne sait pas encore que c’est elle, qui les a en main – sauf la carte de presse, et c’est d’ailleurs un beau paradoxe. La bimbo mène la danse, répondant habilement à toutes les questions-piégeuses d’un plateau dont le sourire tourne au jaune, prenant conscience au fur et à mesure de l’imposture Nabila.

Candide d’apparence – « Je ne pèse pas mes mots », n’a-t-elle de cesse de répéter -, Nabila paraît pourtant bien maîtriser son speech. De son côté, Michel Denisot n’a de cesse de tenter de garder un semblant de dignité, en feintant avoir invité la demoiselle pour parler du « pourquoi » du phénomène, notamment par le biais de Vincent Glad, caution expert en web, et à coup de « On vit dans une société des petites phrases ». Pourtant, le naufrage est là, devant nos yeux, la victoire de la brune la plus conne au monde d’apparence sur le plateau télé le plus hype d’apparence est certaine. Nabila se joue de tout le monde, expliquant très précisément, toujours avec cette candeur feinte qui lui donne le charme nécessaire à la conquête de son auditoire, son business : elle a donc déposé la phrase « non mais allô », et aurait selon ses dires un nombre énorme de marques de téléphonie et de shampoings à ses pieds.

Nabila, richissime ambassadrice de chez Orange ? Ca viendra bien un jour. Pour le moment, c’est à Canal Plus qu’elle se chope de nouveaux followers parmi lesquels moi, éberlué devant tant de virtuosité bien planquée. Nabila, c’est la revanche des bonasses.

Nabila fait sa pub, le buzz n’en est plus un, le coup de com est parfait, la demoiselle a chipé au Grand Journal le surplus de dignité qu’il lui restait, la victoire d’NRJ12 sur Canal Plus est sans appel.

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3 thoughts on “Nabila se paie Le Grand Journal

  1. Sans être un adorateur de Nabilla, ni un fan inconditionnel des anges de la télé-réalité. Je trouve cet article se complaisant un peu trop dans la bien-pensance faisant feu de tout bois, et assenant ces nouveaux coups un peu classique à l’ogre « télé-réalité », tellement méprisé !
    Si on lis attentivement cet article et même les réponses, le reproche que l’on peut faire à Nabila, serait d’avoir des gros seins (poitrine saillante, montrer ses seins, poitrines imposantes, Les gros seins, bimbo au gros seins). Or on sait depuis depuis 2001 et le premier loft story que la femme possède des gros seins dans le monde imaginaire de la télé réalité, ne soyons pas si surpris et si choqué.
    De même, pourquoi son buzz serait-il plus choquant que le Harlem Shake si vite arrivé, déjà oublié, ou le clash de Booba et La fouine. Je ne suis pas sur que reprocher aux anges de la télé-réalités de vouloir faire du buzz soit un mal, car une fois de plus c’est plus ou moins le concept de base de la télé-réalité. Et encore l’émission est sur NRJ12 en est a sa 5eme saison, et vient seulement d’avoir son premier vrai buzz. Difficile de dire que son exposition médiatique soit si considérable et que sa mission première soit de créée du buzz.
    Enfin je pense qu’il n’y a pas de victoire de l’un sur l’autre mais plutôt deux gagnants, Nabila, en se rapprochant un peu plus de ses rêves de gloire et Canal + et la bande de Denisot, réalisant un bon coup de pub en invitant la « personnalité » du moment. peut importe le fond, même si un buzz n’aurait pas été refusé ! 🙂

  2. « Non mais allo quoi »… une phrase que l’on entend dans le sud de la France depuis plus de 5 ans et dont aujourd’hui on décerne la création à une bimbo qui a pour seul talent de montrer ses seins à la télé… Messieurs dames des médias, faudrait peut être descendre de vos tours de verre parisiennes et voir plus loin que le bout de votre nez…

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