Les Coquillettes : nous, les meufs

Un peu compliqué de parler d’un film qui ne semble en être un tant il fait écho à ta vie.

Ah, mais ça tombe bien, ma ligne éditoriale, c’est Moi-Je, le cinéma n’étant qu’un prétexte pour ceux qui ne l’auraient toujours pas compris.

Je sors de la projection d’un film qui m’a emballée : Les coquillettes.

Le propos est simple : Trois copines se rendent à un festival de cinéma parce que l’une d’entre elles, Sophie Letourneur, elle-même réalisatrice du film, y présente le sien.

C’est donc une mise en abyme, mais pas que.

Ca pourrait même être une mise en abyme d’une mise en abyme parce que le festival n’est pas montré en direct, mais au travers de la narration des trois copines qui se le remémorent.

Ca ressemble un peu au bonus d’un DVD, vous savez, les commentaires audio, mais en moins chiants : en filles et en drôle.

Alors il m’a dit, alors je lui ai dit, alors il m’a fait.

Construction très rythmée à l’instar de ces trois copines, pas du tout caricaturales. Des filles banales qui s’ennuient dans un festival et qui n’ont qu’une idée en tête : transformer un festival lambda en festival de ken.

Sophie fantasme à l’idée de revoir Louis Garrel qui, un jour, alors qu’elle sortait de chez son psy en jogging, lui a donné son numéro. 

Camille «roule des pelles» à Martin lors de la première soirée, puis ce dernier devient une obsession. Elle se plaint de son mec qui l’ «aime tendrement», alors qu’elle recherche l’aventure. Du moins le croit-elle.

Quant à Carole, en couple à la ville avec un mec qui ne l’a pas touchée depuis 16 mois, elle n’a qu’une obsession : « baiser ». Et sa proie sera Luigi, un italien en lunettes de soleil. Un italien, quoi.

En sortant de la salle, j’ai dit à l’ami qui m’accompagnait :

«-Auch (ouais je parle en verlan à mes amis hipsters parce que c’est vendeur) d’écrire sur un tel film puisqu’il ne raconte rien sinon des situations de la vie amoureuse que j’ai toutes vécues.

-Tu vas réussir à écrire un truc car chacune d’entre elles c’est un peu toi finalement et tu parles si bien de toi»

Et ouais, chers lecteurs, chacune des situations, je les ai vécues.

Même la plus invraisemblable d’entre elles. Je ne m’épancherai pas sur les détails, parce que mes parents et admirateurs de treize ans me lisent, mais un indice : elle est dans la bande-annonce.

Ce film est la preuve que même le cinéma français est capable de produire, comme diraient les geeks ou les blogueurs ciné, des «feel-good movies».

Aucune prétention, aucun message pompeux, aucun élitisme, même dans le coté trash et féminin, mais au contraire une porte ouverte :

Hey les mecs, venez voir comment on est, comment on aime, comme on est connes et comme on ken, nous les meufs.

Quelle fille n’a jamais été désespérée au point de troquer un Louis Garrel pour un Louis-Do de Lencquesaing (particulièrement au poil dans ce film), ou de finir sa nuit à envoyer des textos à des mecs monstrueux ou fétichistes du dos que tu savais même pas que ça existait ?

Qui n’a pas harcelé pendant des jours un mec pour l’avoir dans son lit et tomber en désespoir lorsqu’enfin, il l’accueille, parce que, manque de bol : il porte un caleçon orange et se brosse les dents pendant 8 minutes 30.

Faute d’être toutes les femmes de ta vie, je suis toutes les filles de ce film.

Comme Camille, j’ai déjà pleuré dans le lit d’un mec en me disant : «Tout ça pour ça».

Comme Sophie, je suis tellement occupée à envoyer des textos dans la rue ou en soirée que j’ai dû passer 87 fois à coté de la possibilité de pécho Gaspard Ulliel ou Matthias Schonaerts et comme elle aussi, faute d’avoir Louis Garrel, je pourrais être ivre morte, juste pour essayer de me taper un ieuv et puis finalement non.

Comme Carole, je ne pourrais souffrir que mon copain ne me touche pas pendant seize mois (sauf que moi, je m’inquiète au bout de deux jours) et j’irais voir ailleurs, de façon un peu moins cavalière, certes (pas garçonne comme elle), mais j’irais.

Ce film est une pub pour les filles et si je dois en soustraire un message :

Quand tu ne sais pas ce que tu veux, c’est parce que tu ne sais pas ce que tu vaux.

(J’ai été docteur Miss OK Podium dans une autre vie, pardonnez-moi les amis.)

Si ma magnifique chronique ne vous a pas convaincue, je m’en vais vous asséner un argument massue : ce film ravira à la fois ceux qui aiment le cinéma français pour ses histoires de coucheries frivoles et ceux qui lui préfèrent le cinéma américain parce qu’il est tellement LOL.

Les Coquillettes, Sophie Letourneur, avec Camille Genaud, Sophie Letourneur, Carole Le Page, France, 1h15.

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3 thoughts on “Les Coquillettes : nous, les meufs

  1. j’ai detesté ce film ! aucun dialogue ! chacune parle toute seule, c’est pas ça les copines c’est quelqu’un qui t’écoute te reprend te fait préciser et que tu écoutes, là c’est je parle … aucun dialogue non plus avec les mecs ! c’est tu me plais je te veux, personne ne s’interesse à personne c’est moi moi moi je ! c’est pas ça les relations mecs nanas, même si c’est difficle ON PARLE !! je l’admet c’est parfois un peu émouvant quand ça se plante, quand ça rate … mais il y a 5 mn de bien sinon c’est un film egocentrique qui dit regardez comme je me démerde pas avec les autres avec aucun recherche, aucune quête. J’y suis allée avec ma fille de 22 ans, on s’est dit chouette un film de filles ! à la sortie on s’est dit nos vies sont bien mieux que ça ouf!

    1. je n’ai pas vu le film mais j’entends très bien ce que tu dis Isabelle, le moi moi moi moi-je, m’énervent aussi, surtout quand elles se plaignent de leur solitude, j’ai bien envie de leur dire: la réponse est contenue dans la question ^^

  2. Après être sorti avec Valéria Bruni-Tedeschi, Louis Garrel sort avec Goshifteh FARAHANI, l’actrice de Syngué Sabour (La Pierre de Patience).
    Voilà c’est dit, c’est énervant mais ça soulage.

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