« Ainsi soient-ils » : entretien vidéo avec les créateurs

« Toute personne se posant, dans sa vie, la question du sens, de l’action, du désir, de l’idéal, va se trouver confronté aux mêmes problématiques que nos personnages. » (Vincent Poymiro, co-auteur d’Ainsi soient-ils

Trève de vaines polémiques – il semblerait que Monseigneur di Falco ne soit pas fan – : Ainsi soient-ils,  loin du portrait au vitriol de l’Eglise  évoqué ici et là, se révèle avant tout, au terme de ses huit épisodes, un brillant exercice de fiction. Aussi avons-nous tenu à rencontrer les créateurs de la série, pour un entretien au long cours – et en deux parties – que nous vous livrons ici.

1ère partie. Genèse et petits secrets d’Ainsi soient-ils. Ambition romanesque et dimension politique de la série. Où il sera question, notamment, de brebis égarées, des contrariétés du Père Bosco et d’une religieuse à moustache. (Et de la vraie couleur de la tenue des scouts.)


Le parloir de cinématraque: Ainsi soient t’ils… par EnfinBrefProd

En s’adossant au christianisme, les auteurs jouent sur du velours. D’une part, le récit se nourrit de la tension permanente entre la quête d’absolu de ses personnages et les inévitables compromissions du monde ; d’autre part, il joue – d’une façon presque programmatique – de l’esprit d’une religion ayant fait du surgissement de la vérité (de sa révélation, par le biais de la confession) un élément de son Dogme. Enfin, la série met en scène des hommes de parole, lettrés et rompus à l’exercice du sermon, usant d’un langage autre que courant. En résulte une suavité de la parole, un plaisir d’écriture perceptible – et communicatif.

2ème partie. Questions de récit et de mise en scène. Les thématiques d’Ainsi soient-ils. En route pour la saison 2 ? Où il sera question, notamment, de NYPD Blue, de Twitter, de Chute et d’Illumination. (Et de l’avenir de la création audiovisuelle en France.)


Le parloir de cinematraque: Ainsi soient t’ils… par EnfinBrefProd

À la fois ancrée dans le réel et résolument romanesque, la série, loin de se limiter à son pré carré, vise donc à interroger la société dans son ensemble – son rapport à l’altérité, ses institutions vieillissantes. « Ce qu’on raconte aussi, je pense, suggère le producteur Bruno Nahon, c’est la parabole d’une Europe, la vieille Europe, contre laquelle se fracasse l’énergie de la jeunesse. (…) Il y a, dans la série, une volonté d’embrasser le monde. » 

Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’Ainsi soient-ils se charge en allant d’une noirceur peu commune : outre l’affrontement qui, en toile de fond, traverse la série (entre Jean-Luc Bideau et Michel Duchaussoy, dans son tout dernier rôle), le récit recèle ainsi un personnage étonnant (le Père Bosco, interprété par Thierry Gimenez), révélant, à mesure que la saison avance, que rien n’est plus dangereux qu’une pureté blessée.

Thomas Fouet.

L’émission est préparée et présentée par Jeremy Sahel et Thomas Fouet.

Filmée par Jérôme Wurtz, Jeremy Sahel et Julie Patin.

Montée et Réalisée par Jérôme Wurtz. Nous avons tourné ce premier parloir dans les locaux de Zadig Films, le 15 octobre 2012.

Merci à Vincent Poymiro et David Elkaim, les scénaristes, et à Bruno Nahon, le producteur, d’avoir accepté de prendre le temps de nous répondre. D’ailleurs je pense qu’ils viendront lire les commentaires, donc n’hésitez pas à leur poser des questions aussi, même super agressives, ils adorent ça.

Pour suivre les aventures de ces charmants séminaristes, c’est le Jeudi soir à 20H40 sur Arte, du 11 octobre au 1er novembre. Plus d’infos ici.

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4 thoughts on “« Ainsi soient-ils » : entretien vidéo avec les créateurs

  1. Ok, s’il faut parler de ce qui est dommage, dans cette série, au-delà du traitement du religieux et du spirituel… Ben, bonjour les clichés sur plein de choses :
    – Tous les jeunes « rebelles » et chanteurs vont forcément aller se défoncer ? Pourquoi des jeunes vont forcément aller se droguer ? Y en n’a pas marre de voir la jeunesse comme forcément aussi frivole ? Ca existe pourtant, des gens qui prennent leur pied dans la musique amateur et qui n’ont pas besoin de ça. Et probablement pas d’alcool.
    – Les étudiants sont-ils franchement aussi bête ? La scène sur la laicité à la fac, puisqu’elle est évoquée. Elle était trop caricaturale ! Perso, quand j’étais étudiant (et ce n’était pas il y a si longtemps), j’en aurai juste eu rien n’a battre que des apprentis prêtres viennent dans mon amphi pour étudier. En quoi ça gêne ? En quoi ce n’est pas laique ? Franchement, des étudiants en philo sont quand même supposés être un peu plus subtils, non ?
    – En tant que mec, y en a marre de voir des hommes représentés comme de simple bites ambulantes. Qu’ils soient hétéros, ou homo. Nan mais ça va, on est quand même capables de se maîtriser un minimum, non ? La série, je la trouvais pas trop mal pendant 4 épisodes, mais à partir du 5, c’est la partie de jambes en l’air générale ? Bon, OK, je caricature un peu… Mais le bât blesse franchement. Pourquoi, mais pourquoi ? Les hommes sont capables de se tenir…. Nan ?

    Il y a probablement 2-3 autres choses qui m’ont gênées, dans ce genre. Le problème pour moi, voilà, c’est que finalement, ce n’est pas représentatif de la France d’aujourd’hui. Je ne trouve pas en tout cas. Ca montre des personnages caricaturaux. Des jeunes, caricaturaux disons… Et ça, c’est franchement dommage. Oui, il y a parfois de quoi être inquiet quand on voit comment la société évolue, mais il y a tout de même moyen d’avoir plus de subtilité, plus de « couches ». Là, je ne vois pas en quoi la série est constructive, et je ne vois pas ce qu’elle apporte de fondamentalement innovant dans le propos sur la jeunesse et la société française, en général. Enfin, on verra bien comment se finit la saison 1…

    1. Ah oui, tiens… Sur l’épisode de Noel. Vous avez pas d’autres clichés sur la campagne ?
      J’habite dans un village de 500 habitants et franchement, c’est fatiguant… Epuisant cette image de la province, en général. D’ailleurs, dans mon village, il n’y a plus de prêtre pour faire vivre l’église. Et du coup, ce sont les villageois qui la font vivre, en se rendant d’eux-même à l’église, tous les dimanches. On est bien loin de ce qui est montré dans la série.

  2. Ils sont super intéressants ces messieurs, ca donne presque envie de racheter une tv… c’est dommage qu’on ne puisse pas voir les épisodes en streaming sur le site d’Arte, au moins une semaine, comme France télévision l’avait fait pour Un Village français.

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